La Megadrive par Dr Wily de Guardiana
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Il existe de nombreuses façons de s'émouvoir, d'apprécier un Art et de se faire plaisir. De la peinture à la musique, en passant par le cinéma, l'Art voyage au travers de multitudes créations, celles de la nature, mais aussi et surtout celles de l'Homme où cette chose abstraite et pourtant si cher à nos coeurs naît. Mais il existe aussi une autre forme d'Art, celui de nous faire vivre des histoires pas à pas, celui de nous inclure dans un monde où nous serions le personnage clef, celui de nous montrer que l'on maîtrise une situation. Cette discipline est le jeu vidéo. Monde ô combien dérisoire pour certain, juteux pour d'autre et surtout emplis de rêves et d'aventures pour tous les passionnés. Cette passion commence en 1958 dans un laboratoire de la petite ville de Brookhaven. Un génie dénommé William Higinbotham inventa le premier jeu vidéo bricolé sur un oscilloscope. C'est grâce à ce dieu de l'invention que nous, joueurs, pouvons vivre notre passion sur d'anciennes et de nouvelles consoles. Depuis 1958, le jeu vidéo a construit un peu de son histoire, des aléas financiers de 1984 aux rumeurs véhiculées par la presse et les fans, chaque pierre de ce petit édifice est une véritable mine de contes que l'on ne saurait vous raconter d'une traite. Cependant, il existe certains récits relatant la vie de grande marques, aujourd'hui reconverties pour survivre. De ces constructeurs, l'on retiendra «Rosen Enterprise» qui a participé à la construction d'une nouvelle forme d'Art. Cette marque, aujourd'hui chacun l'a sur ses lèvres. Cette marque, c'est SEGA, et la console de notre histoire est la Mega Drive, l'une des machines les plus populaires qui n'est jamais existée. Le monde du jeu vidéo depuis son explosion dans les années 80 était dominé par un empire tout puissant nommé Nintendo. Le meilleur élément de cette famille se faisait appeler Famicom. A l'époque, deux grands se partageaient ce territoire encore inexploré du jeu vidéo. Ainsi le pire ennemi de Nintendo n'était autre que la firme SEGA bien décidée à se battre pour enfin avoir une part du coeur de tous les joueurs de la planète. Comment SEGA allait t'il pouvoir prouver sa maîtrise dans l'Art si complexe de cette cyber discipline ? La Famicom de Nintendo était un adversaire puissant et dotait de nombreux alliés. Sa pire ennemie naquit en 1985 soit deux ans après sa naissance. Toutefois ce fut 2 années trop tard. C'est avec ferveur que la Master Sytem, après six années de lutte acharnée contre l'invincible NES allait connaître un destin funeste. Malgré cette triste disparition, SEGA avait réussi à élargir son royaume auprès des adeptes de consoles de salon. Mais si SEGA ne régnait pas encore sur cette partie des joueurs, la marque dominait sans partage dans le monde de l'arcade dans lequel elle avait commencer en 1951 avec les flippers et autre baby foot. En effet SEGA avait inventé un concept de carte d'arcade basé sur le système des consoles de jeu, deux grands noms toujours dans l'ombre, « System 8 » et « System 16 ». Ce sont eux qui vous on fait découvrir des jeux comme Wonderboy, Alex Kidd ou Pitfall 2. Et « System 16 » qui allait donner naissance à l'arme suprême de SEGA, un nouveau membre dans cette petite famille qui allait enfin arracher le pouvoir ultime à Nintendo : La Mega Drive. L'année 1988, SEGA dévoile enfin la soeur jumelle de « System 16 » et la nomme Mega Drive. Ce nouvel élément dans la famille SEGA est basé sur les mêmes caractéristiques que le System 16. Un processeur Motorola 68000 16/32 bits, un Z80 8 bits pour le son. Mais surtout, SEGA est le premier constructeur à mettre une console 16 bit sur le marché. Au Japon, c'est le succès et Nintendo rie jaune face aux impressionnantes capacitées de cette machine de combat. SEGA allait enfin pouvoir monter au pouvoir. La Mega Drive premier modèle (Jap, USA, Euro) En 1989, fort de son succès au Japon, SEGA étend le territoire de la Megadrive aux États Unis en rebaptisant sa console Genesis, puis en 1990 en Europe. A partir de cette date, la guerre fut ouverte et les deux grand leaders allaient s'affronter par créations interposées. Au Japon, c'est la débandade : SEGA perd des parts de marché sur la Megadrive, jugée trop adulte et sans jeu réellement intéressant ; la NES reprend le dessus. Mais ce n'est que la face cachée de l'iceberg. Aux État Unis et en Europe, c'est l'explosion des ventes. On parle déjà de la fin de Nintendo tant la NES est reléguée au rang de vieillerie face a cette bombe technologique. Altered Beast, Monaco GP, Streets Of Rage, Alien Storm font un carton et Michaël Jackson danse le Moonwalk dans la console de SEGA. Les éditeurs se bousculent et vont jusqu'à trahir Nintendo auquel ils avaient loué allégence pour rallier les rangs de SEGA. Mais cette euphorie est brusquement interrompue par une critique sur la ludothèque de la console. Trop de jeux typés arcade, pas assez de profondeur dans ceux-ci. Et la marque manque d'identité, aucune mascotte. C'est alors, qu'en 1991, un hérisson bleu sort de nulle part, il se nomme Sonic et prétend être le nouvel étendard de SEGA, le porte-parole de la marque.
Des jeux comme Streets of Rage font un carton... tandis que Sonic fait surface Après avoir convaincu l'opinion de tous les joueurs de la planète, SEGA allait nous faire découvrir à l'aide d'un vieux sage et d'un éditeur nommé Climax un nouveau genre de jeu jusqu'à la destiner aux plus fanatiques. Shining In The Darkness édité en 1991 profita de l'énorme succès de la Mega Drive pour rentrer dans nos foyers et nous faire découvrir un univers totalement nouveau et surtout propre à SEGA. Si personne en Europe et aux États-Unis ne connaissait ce type de jeu, la Mega Drive aura eu le mérite de les faire découvrir. Car en 1992 arrivent des titres aujourd'hui hautement reconnue. Des jeux comme Shining Force, ou Landstalker on fait la joie des 30 millions de possesseurs de Megadrive. Le Japon avait déjà quand a lui découvert Phantasy Star 2 commercialisé en 1989. Les premiers RPG Megadrive : Landstalker, Shining Force et Phantasy Star II La patte de Maître Sega est signée, un genre nouveau adulé par tous. Toutefois SEGA, fort de son succès se fait bousculer par un petit nouveau sur son territoire d'origine. NEC, le créateur de la PC-Engine, passe devant SEGA et sa Mega Drive. Depuis 1987, ce constructeur n'avait fait que provoquer l'éternel second du jeu vidéo. Par des capacités plus évoluées au niveau graphique pour la PC-Engine, mais aussi par l'innovation. En effet, NEC fut le premier à attaquer avec son lecteur CD-ROM². SEGA, vindicatif, fit de même avec le Mega-CD. Le succès fut immédiat, aux États-Unis ou la Megadrive battait tous les records de vente. Nintendo était au tapis, une première mondiale. L'année de départ de cette conquête fulgurante fut 1991, l'édition de rouleaux compresseurs tel que Sonic devenu la célèbre mascotte de la marque, Langrisser Hikari, Shining Force, Landstalker ou la fameuse série des Wonder Boy fit s'envoler la Mega Drive. Puis, le Mega-CD fit son entrée. Au Japon, ce nouvel arrivant faisait pâle figure devant l'énorme ludothèque du CD-ROM de la PC-Engine. Aux US ce fut un succès foudroyant mais très court. En effet cette extension de la Megadrive n'avait que peu de bon titres. Des jeux très typés « américain » comme Nignt Trap, Batman, Cobra Command ou alors des compiles déjà existantes sur support cartouche. Mais le Mega-CD n'avait pas dit son dernier mot. En Europe, celui-ci était déjà mort, trop cher, et surtout trop peu de bons jeux. Mais un hit allait enfin faire du Mega-CD une console culte. Lunar de Game Arts. Ce jeu, commercialisé en 1992 allait dévoiler au monde entier ce que le RPG pouvait être grâce au support CD. Il n'en fut pas ni une ni deux pour que de nombreux développeurs se jettent sur ce créneau. Outre SEGA, des développeurs tels que la Wolf Team (Aisle Lord, Arcus I-II-III) ou Nihon Falcom (Popful Mail) obtiennent un franc succès, citons également le célèbre Vay de SIMS. Même Hudson Soft l'éditeur de chez NEC commença à développer des jeux comme Space Adventure Cobra. Ainsi que Konami qui avait rejoint les rangs de SEGA et n'était pas indifférent au succès de la Mega Drive. Cet éditeur nous fera découvrir des jeux sublimes tel que Castlevania, bien sûr, mais aussi Snatcher sur Mega-CD, ou encore le célèbre Rocket Knignt Adventure ou même Contra IV. La Mega Drive avait enfin conquit son territoire mais sa pire ennemie allait malheureusement revenir sur le devant de la scène. Depuis 1991, la concurente direct de la 16 bits de SEGA allait enfin se montrer plus agressive. Après des débuts difficiles et de nombreuses critiques, la Super Famicom, connue aussi sous le nom de Super Nintendo, allait ouvrir enfin une véritable bataille. La Super Nintendo, bien que plus puissante, n'avait pas réussi son décollage aux État Unis. SEGA était véritablement bien implanté et jouissait de la confiance des joueurs. Cependant les acolytes de Nintendo allaient retourner la situation. Mario, Link et Donkey Kong allaient défaire ce que SEGA avait mis tant de mal a construire. Ainsi, Nintendo repris le flambeau de tête avec sa nouvelle arme. Mais SEGA ne voulut pas se laisser faire et l'époque de 1993 à 1995 vis l'édition de superbes titres sur Mega-CD et Megadrive. Soleil, Shining Force 2, Phantasy Star 4 ou encore Castlevania. Une production de grande qualitée boostées par la concurrence. Cela dit, la presse ergote, celle-ci trouve que la Megadrive manque de couleurs, elle se fait vielle, et même les développeurs s'y mettent. SEGA doit réagir et conçoit le "Mars", plus connu sous le nom de « Mega Drive 32X». Aux États-Unis, on est content, on transforme sa 16 bits en 32 et on joue à de grosses licences sans intérêt comme Star Wars. Au Japon, c'est une catastrophe, la 32X ne se vend absolument pas et SEGA ignore même qu'il y avait l'un des meilleurs jeux de la console commercialisée au Japon. Romance Of The Three Kingdoms IV est le précurseur du célèbre Dragon Force. Le déclin de SEGA allait commencer. Le grand empire de SEGA commençait à se diviser. A l'aube de la commercialisation de la Saturn, le Mega-CD était plus qu'en forme et la 32X était brûlée aux bûchers par son propre géniteur. « Sega c'est plus fort que toi » commence a faire rire et des jeux comme Donkey Kong Country sur Super Nintendo n'arrange pas l'affaire de la Megadrive. L'Art du jeu vidéo tient aussi dans le succès d'un titre, mais SEGA ne le voit pas de cet oeil et veut absolument reposer sa réputation sur le succès de la Megadrive. En 1993, SEGA commence à modifier sa 16 bit pour la zoner contre l'importation parallèle. Puis la marque réduit les coups de production en modifiant la Megadrive. C'est la naissance de la Megadrive 2, sous des traits beaucoup moins « hi-fi » que le premier modèle la célèbre 16 bits nous revient plus compacte et moins onéreuse, mais aussi de moins bonne fabrication. Le son grésille et des parasites viennent gâcher l'image. Le Mega-CD subit le même sort mais sans les défauts de la Megadrive 2. S'en suis la célèbre incompatibilité entre certains modèles de Mega Drive 1 et la 32x, le comble SEGA refuse de remédier au problème. La confiance si durement acquise auprès des joueurs est définitivement perdue. SEGA a retrouvé sa célèbre mauvaise réputation si connue à l'ère de la Master System. Après 6 ans de gloire, d'inventivité, et de chefs-d'oeuvres, la Mega Drive passe la main à la Saturn sa toute nouvelle petite soeur. Jamais dans la petite histoire du jeu vidéo une console n'aura autant déchaînée les passions (nd destiny, en voilà du chauvinisme !), provoquée autant de guerres par jeux interposés. Preuve que le talent ne se retrouve pas dans les chiffres mais bel et bien dans l'imagination des éditeurs. Ainsi la meilleure preuve de fidélité de la marque à ses joueurs fut la production de l'ultime modèle jamais sortit de la 16 bits de SEGA. La Genesis 3, une petite console noir avec de si grand jeux pour de si grand fans. C'est en 1997, 2 années après la disparition de la Megadrive que la société Majesco décide de faire revivre cette légendaire console dans le pays ou elle fut le plus adulé. Certes ce modèle ne possède plus de Z80, ni de port d'extension pour le Mega-CD, mais son but est de nous faire revivre de grands moments sur de fabuleux titres. Ce sera sur cette ultime résurrection que se terminera définitivement la carrière majestueuse de la Mega Drive. C'est sur ce petit bout d'histoire que se referme la plus glorieuse des campagnes de SEGA. C'est avec la Megadrive que ce défunt constructeur à atteint la compréhension de son Art. Aujourd'hui reconverti en « simple » éditeur SEGA nous gratifie de son expérience passé sur cette console. La Mega Drive est l'une des 3 machines les plus symboliques de ce monde qu'est le jeu vidéo. Gardons à l'esprit la formidable aventure que nous a fait vivre cette console, et, encore aujourd'hui, nous en sommes sûr, branchons-nous sur une Sega ! par Dr Wily de Guardiana |
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